En août 2016, le compté de Washoe à Reno, Nevada, a été informé qu’une patiente d’un hôpital de soins aigus était infectée par par une bactérie qui était résistante à tous les antibiotiques connus. La bactérie appelée Kliebsiella pneumoniae, a été isolée d’une plaie le 9 août 2016. La patiente a été placée en isolement avec des précautions contact. en chambre seule. La patiente avait une histoire de voyage récent à l’extérieur des États-Unis.
La patiente âgée de 70 ans est revenue au début d’août d’un voyage prolongé en Inde. Elle fût admise avec un diagnostic d’une infection à la hanche. La patiente a développé un choc septique et est décédée au début de septembre 2016. Pendant les 2 années qui ont précédé la patiente a eu de multiples hospitalisations en Inde suite à une fracture du fémur et une infection du fémur et de la hanche (ostéomyélite) hospitalisation étant en juin 2016.
Les tests de résistance aux antibiotiques effectués aux États-Unis ont montré que la bactérie résistait à 26 antibiotiques différents incluant tous les aminosides, polymyxines, tigecycline, et la colistine (un vieil antibiotique des années 50 très peu utilisé qui est réservé pour les bactéries qui ont des résistances extrêmes). La bactérie avait une résistance moindre à la fosfomycine. Cependant la fosfomycine n’est approuvée que pour usage oral aux États-Unis alors que des formulations intraveineuses sont disponibles dans d’autres pays.
Si l’on en croit les experts, la résistance aux antibiotiques tuera plus de personnes que le cancer en 2050. Ce sont 10 millions de personnes par année qui seront alors victimes de la résistance aux antibiotiques pour un coût total estimé à environ 3 trillions de dollars par année. Actuellement on estime à environ 700 000 le nombre de personnes qui décèdent à chaque année parce leur infection est résistante. De moins en moins d’antibiotiques sont mis sur le marché à chaque année. Les compagnies pharmaceutiques sont peu intéressées à investir dans des études qui pourraient mener à la découverte de nouveaux antibiotiques pour plusieurs raison :
Référence: MMWR
La FDA ( Food and Drug Administration) américaine vient de bannir des ingrédients antibactériens qui entrent dans la composition de milliers de produits d’hygiène dont les savons antibactériens. Ailleurs dans le monde, comme en France, les questions se posent car les même produits sont utilisés. À titre d’exemple, plus de 50 produits contenant du triclosan sont vendus en France. Nul besoin d’attendre les autorités pour se faire une idée personnelle et choisir ce qui est le plus sécuritaire pour sa santé.
Les compagnies américaines ne pourront plus commercialiser ces produits car rien n’a montré qu’ils étaient plus efficaces que l’eau et le savon régulier pour prévenir la transmission des infections. Pire encore, aucune étude n’a démontré qu’ils étaient sécuritaires lors d’un usage répété long terme. Les manufacturiers ont jusqu’à 1 an pour retirer les produits du marché mais pourquoi le consommateur devrait attendre pour faire un choix? Les réponses aux questions suivantes pourraient aider à faire un choix éclairé.
1. Les savons antibactériens ne sont pas plus efficaces que les savons conventionnels et l’eau.
Comme annoncé officiellement par la FDA après 42 ans de recherche, et selon un nombre incalculable d’études, aucune évidence n’a été démontrée que le triclosan était bénéfique pour la santé comparé à l’eau et au savon traditionnel.
Des milliers de personnes pensent probablement qu’elles sont mieux protégées et qu’elles protègent leur famille en utilisant des savons antibactériens, rien ne le prouve.
La controverse est en partie causée par l’utilisation de tests différents par les manufacturiers. Les manufacturiers ont bel et bien des tests qui démontrent moins de bactéries sur les mains après usage d’un savon antibactérien mais rien ne prouve que cela se traduit en moins d’infection.
Une des raisons pourrait être que les savons antibactériens ciblent les bactéries et que les infections les plus fréquentes comme les grippes et les gastro-entérites sont causées par des virus.
2. Les savons antibactériens peuvent engendrer des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Une des raisons les plus importantes pour lesquelles la FDA a banni le triclosan est le risque associé à la santé et en tête de liste de ces risque on retrouve la résistance bactérienne.
On sait que l’usage des antibiotiques peut causer de la résistance bactérienne. Cela se produit lorsque que quelques bactéries subissent une mutation qui les rend résistantes aux antibiotiques. cette sous-population résiste aux antibiotiques tandis que les autres bactéries sont tuées. Elles se multiplient en engendrent une population de bactéries qui est entièrement résistante ce qui rend l’antibiotique inefficace.
L’Organisation mondiale de la santé a statué que la résistance des bactéries constituent une menace à la santé. Des études additionnelles sont nécessaires pour prouver que le triclosan entraîne de la résistance mais plusieurs études ont mentionné cette possibilité
3. Les savons antibactériens pourraient agir comme perturbateurs hormonaux.
Un certain d’études ont montré que chez le rat, la grenouille, et d’autres animaux le triclosan interfère avec le contrôle de l’hormone thyroïdienne. Une des hypothèse est que la molécule de triclosan ressemble assez au au site récepteur de l’hormone thyroïdienne pour se combiner à ce site et ainsi modifier les mécanisme de contrôle de l’hormone thyroïdienne. Si c’est le cas chez les humains, cela pourrait conduire à des problèmes comme l’infertilité, des pubertés précoces, de l’obésité et des cancers.
Même si ces hypothèses n’ont pas été prouvées chez l’humain, la FDA a jugé que les bienfaits potentiels du triclosan ne justifiaient de prendre pas les risque.
4. Les savons antibactériens pourraient aussi causer d’autres problèmes de santé comme favoriser les allergies.
Il y a des évidences que l’exposition prolongée au triclosan pourrait augmenter le risque de développer des allergies incluant des allergies aux arachides et le rhume des foins. Selon certains scientifiques ceci pourrait être causé par une exposition moindre aux bactéries chez es personnes qui utilisent des savons antibactériens. Cette exposition aux bactéries, selon certains, serait nécessaire au développement normal du système immunitaire. Un autre étude a montré que le triclosan interfère avec les contractions musculaires chez l’humain. Une autre étude suggère que le triclosan pénètre la peu et entre dans la circulation sanguine beaucoup plus que ce que l’on croyait. Selon le CDC, on a retrouvé du triclosan chez 75% des personnes testées.
5. Les savons antibactériens sont mauvais pour l’environnement.
Le triclosan se retrouve dans les eaux usées. On a montré que le triclosan persistait dans l’eau après que les eaux usées aient été traitées. Le triclosan est fréquemment détecté dans l’environnement. Une fois dans l’environnement, le triclosan pertuberait la capacité des algues de faire la photosynthèse.
Utiliser dès maintenant l’eau et le savons et se laver les mains autant que nécessaire. NB: ces recommandations ne visent pas les gel antiseptiques utilisés dans les milieux de soins. Les solutions hydroalcooliques avec une concentration d’alcool d’au moins 60%, peuvent être une option lorsque l’eau n’est pas disponible.
Pour rester informé: abonnez-vous
Référence: http://www.smithsonianmag.com/science-nature/five-reasons-why-you-should-probably-stop-using-antibacterial-soap-180948078/#QmKgQQQF0TBoDYqC.99